Une semaine sans smartphone
Six jeunes lecteurs relèvent le défi du «Temps».
Ils s’appellent Wendy, Anne-Fanny, Gwendoline, Gaelle, Cléa et Michael. Ils habitent en Suisse romande et ont relevé notre défi: se passer pendant une semaine de leur smartphone.
- Marie-Pierre Genecand (Journaliste)
- Cédric Garrofé (Journaliste)
- Guillaume Carel (Journaliste vidéo)
- Xavier Filliez (Journaliste vidéo)
Wendy (30 ans, Réalisatrice)
Smartphone: iPhone 5
Application favorite: Mail
- Jour 1 - Je redécouvre le plaisir de laisser mes pensées vagabonder en regardant le monde qui m'entoure. J'ai eu au moins cinq fois un contact visuel avec des gens dans la rue et même un sourire. Moi qui croyais que ça n'existait pas en Suisse… J’ai l’impression de recommencer à vivre.
- Jour 2 - Étonnement, aujourd'hui - à part le vieux réflexe de m'assurer de sa présence - il m'a manqué: pour confirmer un rendez-vous qui était en retard, pour annoncer une bonne nouvelle, pour enregistrer un numéro et pour m'éclairer dans la cave. J'ai compensé en passant une heure sur Facebook au milieu de la nuit. Comme s'il me fallait ma dose de contacts virtuels. C'est étrange... Pourquoi agis-je ainsi? Qu'est-ce que je cherche ou qu'est-ce qui me manque? J'espère réussir à me tenir strictement à mon heure d'Internet demain…
- Jour 3 - Je suis allée travailler dehors, «à l'ancienne», cahier et stylo sous le bras. Ma concentration s'est décuplée: j'écris. Pas d'interruptions. Pas de notifications. Pas de tentation «d’aller voir si…» Je me concentre sur ma tâche. Les informations inutiles ne me parviennent pas. Les utiles non plus d'ailleurs. Mais elles peuvent sûrement attendre. Et comme j'ignore ce que j'ai raté, je me fiche de l'avoir raté. C'est peut-être ça, en fai,t qui nous rend accros: l'angoisse de rater quelque chose.
- Jour 4 - Tout se passe bien. Les gens qui veulent me contacter le font par mail. Il y a juste une dame à qui j'ai oublié de passer l'info qui devait m'appeler hier pour me rendre un disque dur. Elle n'a pas pu me joindre. Sans pouvoir les transmettre immédiatement, je garde certaines impressions plus précieusement que d'habitude. Je les partagerai avec les gens quand je les verrai… Ça a quelque chose de beau.
- Jour 5 - Mon vendredi s'est déroulé sans anicroches. J'attends les gens avec qui j'ai rendez-vous et je ne perds pas d'énergie à répondre un laconique «Ok» quand ils m'annoncent par sms qu'ils ont dix minutes de retard. J'attends, c'est tout. Et c'est chouette. En fin d'après-midi, je suis allée sonner spontanément chez un ami pour voir s'il était chez lui et partant pour aller boire un verre. La surprise lui a fait très plaisir. La spontanéité n'est plus vraiment de mise avec un smartphone. On sait presque tout le temps à quoi s'attendre. Atous les niveaux. On surcommunique et ça fatigue. En tout cas, moi ça me fatigue. Je n'ai pas tout le temps besoin de tout savoir.
- Jour 6 - Cette expérience fait réfléchir du monde et engendre la discussion. C'est chouette! Beaucoup aimeraient pouvoir séparer l'utilisation professionnelle de l'utilisation privée. Quelqu'un me disait que lorsqu'il reçoit un message, il se sent obligé de le regarder car cela pourrait être urgent. A mon sens, on devrait redonner une plus grande place à la «non-atteignabilité». Que ça redevienne normal de ne pas répondre sur-le-champ à un message ou à un mail.
- Jour 7 - J’étais en congé. Je n’ai pas pensé une seule fois à mon téléphone. Finalement, je suis très triste de le récupérer. Cela ne m’a pas fait plaisir.
C’était trop bien! J’ai l’impression d’être désintoxiquée, de ne plus avoir ces réflexes qui nous prennent beaucoup d’énergie sans qu’on ne s’en rende compte. J’aimerais continuer à modérer ma consommation de téléphone. Pendant cette semaine, j’ai appris que je ne peux pas tout avoir tout le temps, tout de suite, et qu’en réapprenant la patience, que le fait de revivre l’attente et l’incertitude ne sont pas des choses négatives. Je ne sais pas si j’ai raté quelque chose. J’ai eu l’impression de retrouver ma liberté, et de faire un pied de nez au capitalisme, qui nous impose d’avoir tout, tout le temps, tout de suite.
Le + de l’expérience: L'impression de retrouver sa liberté, de faire un pied de nez au capitalisme, qui nous impose d’avoir tout, tout le temps, tout de suite…
Le - de l’expérience: Quelques difficultés mineures pour s’organiser.
Pour être moins addict: Supprimer les notifications.
Tout a commencé par une une chronique. Sur le mode léger, le billet prétendait que les vraies vacances, ce n’était pas partir à des kilomètres de chez soi et découvrir des contrées inouïes, mais se priver une semaine de son portable et sortir de l’hyperconnexion contemporaine aussi aliénante que rassurante. «Pourquoi ne pas proposer ce défi aux lecteurs via Facebook?» a-t-on lancé, sûr que personne ne répondrait présent. Ce fut tout le contraire. En trois heures, un vendredi après-midi, une trentaine de candidats se sont annoncés. Après une nuit de réflexion, plus de vingt de ces mercenaires avaient renoncé. C’est que la nomophobie agit parfois en sourdine.
Pendant une semaine, Wendy, Gwendoline, Gaelle, Anne-Fanny, Michael et Cléa, se sont forcés à ne pas toucher leur smartphone qui dormait dans un coffre-fort du Temps.
Ce qui ne veut pas dire une privation totale de connexion. Parce qu’ils travaillaient et/ou qu’ils allaient au Paléo entre autres sorties estivales, les participants à ce défi inédit ont pu communiquer via l’ordi. Ils y ont recouru, bien sûr, mais sans excès. Car chacun d’eux souhaitait freiner le débit. Une posture de vieux sage étonnante chez des jeunes? Peut-être. Mais à lire leur carnet de bord et à entendre leur bilan final, on les envie.
Les gains
Wendy est particulièrement convaincante. Pour cette réalisatrice de 30 ans basée à Zurich, l’expérience a été exaltante. «Je me suis sentie tellement libérée que j’aurais souhaité poursuivre durant un mois!» De grands yeux pour un visage fin, la jeune femme explique: «J’étais dans une bulle de bien-être, préservée du flot continu d’infos et de sollicitations. Je me sentais protégée, privilégiée, presque déresponsabilisée…»
Le premier lundi, juste après avoir déposé son portable à la rédaction, Wendy a écrit dans son carnet de bord: «Déjà cinq contacts visuels dans la rue et même un sourire.» Une phrase surréaliste, il y a encore cinq ans, mais qui en dit long sur notre autisme contemporain.
Cléa, pétillante blonde de 25 ans, renchérit: «Cette semaine, je me suis trouvée dans un wagon où la totalité des vingt personnes avaient les yeux rivés à leur appareil. En voyant tout le monde en mode zombie, j’ai réalisé ma chance!» Ce qui a frappé cette agente de voyages lors de son «sevrage»? «Le gain de temps. Je fais partie de ces gens qui naviguent sur Facebook ou Instagram sans raison définie. Juste pour lire des infos souvent bidon, regarder des vidéos et des photos souvent débiles aussi. On pense qu’on y va pour dix-quinze minutes et subitement, trois quarts d’heure se sont écoulés. Un gouffre. Sans mon smartphone, j’ai pu, en un soir, faire une lessive, rouler à vélo, me baigner au lac et boire un verre avec une copine. Tout ça en rentrant à 23h. Jamais je n’aurais été capable d’aussi bien profiter de ma soirée si j’avais été connectée.»
De l’espace libre dans la tête
Une liberté retrouvée, un poids en moins, un gain de sérénité. Tous les candidats ont ressenti le même soulagement, loin de leur appareil.
A commencer par Gaelle qui a apprécié que la sonnerie de son téléphone ne la harcèle pas. En revanche, aucun des six aventuriers n’a profité de ce sevrage pour entamer des discussions dans les transports publics ou dans la rue.
«Non, j’ai plutôt lu et regardé les gens dans le bus», se souvient la designer en bijoux. «Moi, je me suis interrogée sur moi-même, j’ai fait beaucoup d’introspection», ajoute la pétulante Gwendoline, art-thérapeute aux cheveux roses et aux ongles multicolores.
Anne-Fanny, 33 ans, observe: «A être toujours sur cette machine, on perd de l’espace libre dans la tête. Le paradoxe, c’est que les gens courent à des séances de méditation pour se déstresser, alors que s’ils se déconnectaient plus souvent, ils feraient de la méditation spontanée», poursuit la remuante architecte, qui a profité de l’expérience pour «souffler et mieux regarder les façades des immeubles lausannois».
Michaël, ingénieur en projets dans l’électricité, est plus nuancé. «La sensation globale est positive, mais j’ai tout de même ressenti un frein. D’ailleurs, mes amis m’ont demandé si j’étais payé pour faire ça! Ils étaient assez admiratifs, beaucoup m’ont dit qu’ils n’y arriveraient pas…»
Les amis, justement. Michaël peut leur dire merci. Que ce soit lors des soirées au Paléo ou pour une fête privée, tous se sont associés pour que le dissident numérique soit informé des plans collectifs. «J’aurai appris ça, durant cette semaine: fixer des rendez-vous précis et m’y tenir. Et aussi, j’ai évité une discussion houleuse sur WhatsApp concernant les transports pour aller à une soirée. Arrivé sur place, j’ai appris que les gens s’étaient embrouillés. J’avoue que je me suis senti soulagé!»
Les manques
Tout n’a pas été rose lors de cette semaine «sans». Parfois, le smartphone a manqué, cruellement. Et il a fallu trouver des astuces pour compenser.
Le premier soir, déjà, pour Cléa. «Je mangeais avec mes parents dans un restaurant de Lutry et j’avais pris soin de bien leur dire le nom et l’heure du rendez-vous sachant que je ne serai plus atteignable. L’ennui, c’est que je ne savais pas où se trouvait le resto en question! D’ordinaire, je regarde sur mon portable l’application Google Maps, mais là, pas moyen. Je suis descendue au port et j’ai questionné des habitants, comme dans le bon vieux temps! Il a fallu trois personnes pour me guider, mais j’y suis parvenue. Ensuite, mes parents ont eu 45 minutes de retard et, là aussi, je me suis rassurée en me disant que si quelque chose de grave était arrivé, ils auraient averti le restaurant… Parfois, on est peu de chose sans connexion.»
Un vide et un malaise
Même embarras pour Anne-Fanny qui fait son administration le vendredi et qui, seule entorse au défi, a emprunté un smartphone, ce jour-là, pour expédier ses affaires. «C’est aussi que j’organise mon mariage», glisse l’architecte de 33 ans. On comprend…
Gwendoline a dû reporter ses paiements bancaires, totalement numériques désormais, et a regretté son portable pour photographier ses chiens sur le vif.
Michaël a noté un gros manque physique le premier jour. «Je ressentais un vide et un malaise comme si j’avais été dépouillé d’une partie de moi.» Les jours d’après, l’ingénieur de 26 ans a regretté de ne pas pouvoir envoyer ses blagues quotidiennes, ni participer à un concours.
La cinéaste Wendy a dû elle aussi attendre pour contacter sa productrice lorsqu’elle a appris par e-mail que son film avait été sélectionné pour un festival important de Los Angeles. «D’ordinaire, je l’aurais appelée tout de suite pour célébrer la nouvelle et envisager les aspects techniques. Là, j’ai dû patienter jusqu’au lendemain matin, durant mon heure d’e-mails quotidienne que je me suis fixée dans l’idée de sevrage… Une leçon!»
Et les copines, alors?
Quant à Gaelle, son manque, charmant, date d’un autre temps. «Comme je n’ai pas de téléphone fixe, j’ai été privée durant une semaine des voix de mes copines. Un gros gros vide!» On la comprend aussi.
Tous ou presque ont dû acheter un réveille-matin ou une montre, certains ont opté pour l’agenda papier tandis que d’autres ont recopié les numéros de téléphone importants dans un carnet. La plupart des chevaliers ont informé leur premier cercle, d’amis et de famille, de leur semaine «sans» et, à part deux naissances, personne n’a rien manqué de trépidant.
Dans le même registre, Wendy se souvient: «Certains copains une fois au courant m’ont lancé: «Bon ben, à dans une semaine alors!» Autrement dit, si tu n’es plus connecté, tu disparais socialement… Flippant, non?»
Les résolutions
Oui, c’est flippant. Mais il n’est pas trop tard. Tout le monde peut apprendre à mieux gérer son smartphone pour qu’il ne devienne pas un objet dictatorial qui décide de notre vie ou de notre mort sociale. Les six aventuriers ont tous pris des résolutions pour briser la spirale de l’aliénation.
Wendy, la cinéaste, l’a juré: elle va désinstaller son application Pokemon GO qui l’absorbait durant ses trajets. Elle va aussi se donner des plages dans la journée pour regarder ses mails de manière concentrée et non les surveiller à tout instant de manière bâclée. Elle va aussi désinstaller son appli Facebook, pour ne consulter le site que sur son ordi.
Stop au smartphone doudou
Pareil pour Michaël. Avant, il déverrouillait son portable une centaine de fois dans la journée. Désormais, il a mis la bête sur silencieux et est résolu à la laisser dormir le plus longtemps possible, la journée.
Moins et mieux l’utiliser, telle est aussi la maxime de Gwendoline qui va arrêter de répondre à la minute à ses messages et arrêter de regarder son portable pendant les conversations live. Idem pour Gaëlle qui va supprimer Facebook mais garder Instagram. «L’idée, explique la designer en bijoux, c’est d’arrêter avec le smartphone-béquille, le doudou qu’on sort dès qu’on est seul. J’ai vraiment aimé observer les gens et les paysages dans le bus. Je vais continuer.» Au travail, l’agente de voyages Cléa laissera son smartphone dans son sac sur mode avion. Elle arrêtera aussi de naviguer sans but en soirée sur ses applications bouche-trou.
Revenir au natel old school
La démarche d’Anne-Fanny est encore plus radicale. La jeune architecte souhaite revenir à l’ancien portable, de quoi uniquement recevoir des SMS et des appels.
Fini l’esclavage des e-mails et autres applications chronophages! De la même manière, elle aimerait suspendre sa consommation de Facebook. «Je m’intéresse beaucoup aux minorités et j’ai beaucoup appris à travers des articles pointus qui circulent à ce sujet. Mais c’est hyperaddictif et envahissant. Je me demande ce que je pense, moi, au fond, au-delà de ce flot d’opinions. J’aimerais me retrouver. Et retrouver ma mémoire aussi! En séance de travail, je remarque une grande différence. Les plus âgés se souviennent des infos quand nous, la nouvelle génération, on sait seulement où aller chercher ces infos. Je dois parfois regarder cinq fois une adresse pour la mémoriser. Affolant, non?»
Avec le smartphone, le cerveau se met souvent sur pause, observent les jeunes abstinents. Ils ont tous envie de le réveiller. Et vous?
Chine, Japon, Corée du Sud, même combat. A l’instar des Etats-Unis et du Canada, ces pays asiatiques mènent une véritable guerre contre l’addiction des jeunes à Internet, en proposant depuis 2013 des camps de désintoxication qui varient selon la nation. Si, au Japon, les camps présentent un mix équilibré entre sports de plein air et relaxation, en Chine, ils sont si militaires et autoritaires, avec des cas extrêmes de morts par blessures ou par châtiments corporels, que des voix revendiquent leur suppression, rapporte, entre autres médias, l’agence Reuters.
Techno-dépendance? Yann Valleur dédramatise. Selon ce psychologue français, «l’addiction au digital est un mythe. En réalité, ces patients ne sont pas accros à la technologie, ils ont des maux plus profonds, qui se traduisent par une utilisation compulsive de leur smartphone ou des réseaux sociaux», analyse le clinicien sur le site du Nouvel Obs.
Selon lui, les camps de vacances qui promettent déconnexion et sevrage ne sont rien d’autres que des «boîtes à fric qui jouent brillamment leur partition marketing». Ses solutions pour combattre la «smartphonite»? Couper totalement avec le travail, bloquer les notifications, ne s’enquérir des actus que le matin, avec le café, comme au temps du bon vieux quotidien et ne pas diaboliser la technologie. Car les écrans étant partout, l’abstinent risque de nourrir une «obsession nouvelle suscitée par la frustration.»
La nomophobie. Le terme n’est pas encore très répandu et pourtant il définit une pathologie qui ne cesse d’augmenter: l’addiction au smartphone, ou comment l’objet devient sujet et prend le pouvoir sur la personne. Explications du professeur Jacques Besson, addictologue et chef du Service de psychiatrie communautaire au CHUV, à Lausanne.
De quelle manière l’addiction au smartphone est-elle comparable aux autres addictions, type alcool ou tabac?
Jacques Besson: Cette dépendance est identique, car elle mobilise le cerveau de la récompense. C’est-à-dire que chaque fois qu’une personne addict dégaine son smartphone, son cerveau sécrète de la dopamine, un neurotransmetteur qui délivre des mini-récompenses et, par là, renforce des comportements d’automatisation.
Mais en quoi ces mini-récompenses ou cette automatisation sont-elles néfastes?
Parce que, dans ce processus addictif, il y a très vite tolérance et besoin d’augmenter les doses. D’où perte de contrôle des patients et, petit à petit, entrave de l’objet sur leur vie quotidienne. D’ailleurs, en cas de sevrage, ces patients présentent des signes de manque identiques aux autres toxicomanies. Par ailleurs, le smartphone active un autre principe invasif: celui de la compulsion. C’est-à-dire que pour des personnes anxieuses, qui sont par exemple angoissées par la séparation, le smartphone est un outil rassurant.
Dans l’absolu, on peut considérer cette béquille comme salutaire pour ces sujets inquiets, mais très vite le smartphone devient tout-puissant et ne résout en rien l’angoisse profonde de la personne.
Combien de patients addicts au smartphone traitez-vous chaque année et quel est leur profil?
Notre service reçoit annuellement environ une vingtaine de jeunes adultes, essentiellement des hommes, qui sont souvent piégés par les jeux en ligne. Ce peut être des jeunes papas qui ont de la peine à trouver leur place dans la nouvelle configuration familiale et qui compensent en jouant sur leur smartphone. Le poker en ligne fait spécialement des ravages.
Quelle méthode employez-vous pour les libérer?
Nous partons de leur motivation personnelle pour élaborer un traitement. Tout d’abord, nous établissons avec eux un bilan motivationnel dans lequel ils ne pointent pas seulement les aspects négatifs de leur smartphone, mais aussi les côtés positifs. Ceci pour éviter une condamnation morale et massive de l’objet qui serait sans effet thérapeutique. Ensuite, ces patients rejoignent des groupes de motivation où ils échangent leurs techniques pour réduire leur temps de consommation. Nous proposons aussi des séances de méditation mindfullness qui leur apprennent à laisser passer l’envie du smartphone. Et enfin, à ceux qui présentent des troubles anxieux plus profonds et pour lesquels le natel n’est qu’une couverture, nous offrons un suivi personnalisé.
Y a-t-il d’autres cas dans la vie quotidienne où le smartphone représente un facteur d’addiction?
Oui, dans le cadre du travail. Actuellement, nous sommes très inquiets au sujet de ces entreprises qui donnent gratuitement un smartphone à leurs employés avec le message implicite d’être disponibles à toute heure du jour et de la nuit. Il s’agit d’une servitude qui pousse au workaholism de manière aussi efficace que dissimulée.
- Réduire drastiquement le nombre de ses applications
- Désactiver les notifications
- Supprimer les réseaux sociaux
- Supprimer tous les jeux
- Activer le mode avion ou désactiver la 4G
- S’autoriser à regarder son smartphone 20 fois maximum par jour
- Eteindre son smartphone avant de dormir
- Compenser ses applications par des objets (montre, réveil, agenda papier, etc.)
- Troquer son smartphone pour un téléphone minimaliste
- Interdire le smartphone dans les chambres
- Interdire le smartphone lors des repas et moments conviviaux
- S'autoriser des sorties extérieures sans smartphone
- Désactiver son application e-mail
- Désactiver son agenda mobile
- Lire des livres dans les transports publics
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