Après la France et l'Allemagne la veille, l'Italie, l'Espagne et la Slovénie expulsent à leur tour en masse des diplomates russes, marquant une nouvelle dégradation des relations avec Moscou après la découverte de massacres imputés aux forces russes près de Kiev. En 48 heures, près de 200 diplomates russes sont expulsés d'Europe. Le Kremlin dénonce en réaction le «manque de clairvoyance» européen: «Nous le regrettons. La réduction des possibilités de communiquer au niveau diplomatique dans ces conditions difficiles» dénote un «manque de clairvoyance qui va compliquer davantage» les relations entre la Russie et l'UE, fustige le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Certains de ces diplomates sont accusés d'être des agents du renseignement russe.
«Pour le moment, peu de choses ont émergé des échanges diplomatiques avec la Russie, mais ces rencontres préparent le terrain pour une issue diplomatique, espère Carole Grimaud Potter. Les expulsions de diplomates ont fait un effet boule de neige, mais il faut savoir qu'il y a eu une réponse russe. Ces expulsions sont assez symboliques mais il faut quand même garder à l’esprit que cela ferme de potentielles portes de dialogue. On sait d'un côté comme de l’autre que les diplomates ont parfois un double emploi, ce n’est pas nouveau.»
Depuis le début du conflit, sur les réseaux sociaux, les ambassades russes diffusent régulièrement des contenus destinés «à contrer la désinformation» occidentale. Plus tôt en mars, l'ambassade russe en France diffusait ainsi un dessin faisant le parallèle entre l'injection du vaccin contre le covid et «l'injection» d'idées russophobes, néonazies etc en Europe.
«Ces massages ne sont pas inédits, rappelle Carol Grimaud Potter. Pour les comptes Twitter des ambassades russes, c’est devenu une habitude de communiquer sur le ton de la provocation, avec pour but de plaire à une certaine partie de la population européenne, comme la communication des médias RT ou de Spoutnik. La guerre en Ukraine n'a pas changé cela. Dans le contexte actuel, ces messages choquent, mais cela aurait eu lieu quelques mois auparavant, ils auraient été moins relevés.»