
Chine-Suisse, 70 ans d'une amitié politique
Le président chinois Xi Jinping effectue une visite d'Etat en Suisse, ainsi qu'un passage au Forum de Davos, dès le dimanche 15 janvier. Evocation des relations de deux pays qui ont voulu s'entendre, malgré les différences et une crise mémorable
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La reconnaissance de la République populaire de Chine
La Suisse est parmi les premiers pays occidentaux à reconnaître la République populaire de Chine (et cesse du coup de reconnaître la République de Chine dont le gouvernement s’est réfugié à Taïwan en 1949). Ce volontarisme est le fait du conseiller fédéral Max Petitpierre. Il agit au nom d’une neutralité active et afin de ne pas répéter les problèmes posés par la reconnaissance tardive de l’URSS.
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La Chine nouvelle rayonne depuis Genève
Le premier ministre chinois Chou Enlai (au centre) à Genève, 21 juillet 1954. La Conférence de Genève sur l’Indochine marque l’avènement sur la scène internationale de la diplomatie communiste chinoise avec la participation du premier ministre Chou Enlai. Genève va dès lors occuper une place particulière aux yeux de la diplomatie du pays le plus peuplé de la planète.
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Première joint-venture, sous la houlette d'Uli Sigg
Uli Sigg devant une oeuvre de sa collection, en 2005. La société suisse Schindler signe le premier partenariat (joint-venture) entre une entreprise chinoise et une entreprise étrangère. L’homme à l’origine de cette initiative, Uli Sigg sera par la suite nommé ambassadeur à Pékin. Il est aujourd’hui le plus grand collectionneur d’art contemporain chinois.
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Après Tiananmen, le dialogue sur les droits de l'homme
L'image emblématique de la manifestation de la place Tiananmen, 5 juin 1989. Lancement d’un dialogue sur les droits de l’homme qui se tient tous les deux ans. La Suisse est l’un des premiers pays à instaurer un tel cadre de discussions après la mise au ban de la communauté internationale de la Chine au lendemain du massacre de Tiananmen de 1989.
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Sur la Place fédérale, une colère historique
Lors de la visite d’État du président chinois Jiang Zemin, des manifestants tibétains aux abords de la Place fédérale perturbent la rencontre avec le Conseil fédéral. Fou de rage, le responsable chinois admoneste le gouvernement helvétique in corpore, évoquant «la perte d’un ami» avant de retrouver son calme. L’épisode aura finalement peu de conséquences même s’il reste dans toutes les mémoires.
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Le pays communiste est vu comme une économie de marché
«L'usine du monde»: une usine Foxconn à Shenzen, 2010. La Suisse est l’un des premiers pays européens à reconnaître la Chine en tant qu’économie de marché. La Chine est membre de l'Organisation mondiale du commerce depuis 2001; toutefois, sa prise en considération comme économie de marché reste partielle. Outre la Suisse, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Brésil et la Russie ont fait ce mouvement sur l'échiquier. L'Union européenne n'a toujours pas accordé ce statut, pas plus que les Etats-Unis, dans ce cas notamment pour des raisons liées à la concurrence frontale sur certains marchés, dont l'acier.
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Ouverture d'un Swissnex à Shanghai
Dans les locaux du Swissnex Shanghai. Deux ans avant la tenue de l'Exposition universelle, la Suisse ouvre à Shanghai un Swissnex, plateforme qui soutient les efforts d’internationalisation déployés par des acteurs suisses de l’éducation, de la recherche et de l’innovation. Le choix de cette localisation, après San Francisco, Boston et Singapour, montre l'attachement de la Suisse à sa présence en Chine sur le plan de la technologie. En Asie du Sud Est depuis le début des années 2000, la Chine et la Corée du Sud augmentent massivement leurs investissements dans les universités.
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A l'Expo universelle de Sanghai, la communion des peuples sur un téléphérique
Au pavillon suisse de l'Exposition de Shanghai, été 2010. Il a été en panne presque la moitié du temps, mais cela n’a pas réfréné l’enthousiasme des visiteurs: à l’Exposition universelle de Shanghai, de mai à octobre 2010, la Suisse a drainé les foules avec son pavillon dont l’attraction majeure était un téléphérique. Pour atteindre ce Nirvana des hauteurs, les curieux passaient par des salles d’expositions notamment consacrées aux montagnes helvétiques. Réunion des peuples, avec les brumisateurs, dans une Expo marquée par la canicule.
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Le traité de libre-échange, consécration politique et commerciale
Johann Schneider-Ammann et le ministre chinois du commerce Gao Hucheng, 6 juillet 2013. En juillet 2013, après deux années de négociations, Chine et Suisse signent un traité de libre-échange qui entre en vigueur un an plus tard. La Suisse est le premier pays du continent européen à signer un tel accord, comprenant des dispositions sur le commerce de marchandises, les obstacles non tarifaires au commerce ou encore la protection de la propriété intellectuelle.
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La Banque asiatique d'investissement ou la nouvelle route de la soie
Johann Schneider-Ammann et Xi Jing (au centre), Pékin, 2015. La Suisse fait partie des premiers pays européens fondateurs de la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures. Cet institut de financement devrait servir les intérêts de Pékin pour développer son ambitieux programme de développement des infrastructures, à la fois vers l’Europe et le Sud-Est asiatique. Ce réseau ambitieux est considéré comme une nouvelle route de la soie.
Textes: Frédéric Koller, avec Nicolas Dufour.
Images: documents diplomatiques suisses Dodis, Keystone, AP.